Rappel : Les congés de fractionnement

Actualité paie du 26 novembre 2019

Fractionnement des jours de congés payés

Le fractionnement des jours de congés payés est un aspect crucial des relations de travail. Ils sont réglementés par des accords d’entreprise et des conventions collectives. Une convention collective peut ainsi prévoir l’attribution de jours de congés supplémentaires en fonction de l’ancienneté.

Mais aussi du type de contrat et des dispositions légales. Dans le cadre de ces règles, la primauté de l’accord d’entreprise sur l’ accord collectif. Elle est une caractéristique importante qui confère une flexibilité accrue aux employeurs et aux salariés pour définir les modalités de fractionnement des congés.

L’accord d’entreprise peut déterminer la période pendant laquelle la fraction continue d’au moins 12 jours ouvrables est attribuée. De même, il peut préciser les règles de fractionnement au-delà de ces 12 jours. Cette période accordée par l’accord d’entreprise permet une adaptation aux besoins spécifiques l’entreprise, tenant compte de ses particularités sectorielles, saisonnières ou organisationnelles.

Il est important de souligner que la durée maximale des congés payés continus pouvant être pris est de 24 jours ouvrables. Si le congé n’excède pas 12 jours ouvrables, il doit être pris de manière continue. Au-delà de cette limite, le fractionnement est possible avec l’accord du salarié.

Néanmoins, cet accord n’est pas requis lorsque le congé s’inscrit dans la période de fermeture de l’entreprise. Une des fractions doit être d’au moins 12 jours ouvrables continus, compris entre deux jours de repos hebdomadaire. Ces règles, considérées d’ordre public, ne peuvent pas être contournées par un accord.

Dans le cas où aucun accord d’entreprise n’a été conclu sur le fractionnement des congés payés. Il y a des règles spécifiques qui entrent en jeu. Les salariés peuvent bénéficier de jours de fractionnement s’ils ont acquis au moins 15 jours ouvrables de congés payés.

Pour être éligibles à ces jours de fractionnement, ils doivent avoir pris 12 jours de congés continus entre la période du 1er mai et le 31 octobre. Avec au moins 3 jours ouvrables posés en dehors de cette période. En respectant ces conditions, les salariés ont droit à 2 jours ouvrables si le nombre de jours de congé pris en dehors de la période demandée est d’au moins 6, et à 1 jour s’il est compris entre 3 et 5 jours ouvrables.

Ces règles de congés supplémentaires ne s’appliquent cependant pas à la 5e semaine de congés payés prévue par le Code du travail. Il est important de souligner que ces dispositions visent à concilier les besoins des salariés en termes de flexibilité. Et ceci dans la prise de leurs congés avec la nécessité pour les employeurs de maintenir une continuité d’activité.

L’importance du fractionnement des congés payés réside dans sa capacité à concilier les besoins des salariés. Des besoins en matière de temps libre avec les impératifs opérationnels des entreprises. En accordant une flexibilité accrue grâce à des accords d’entreprise, il devient possible de personnaliser les politiques de congés. En tenant ainsi compte des particularités de chaque secteur d’activité.

Dans le contexte actuel, où la recherche d’un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle est au cœur des préoccupations. Les règles entourant le fractionnement des congés s’inscrivent comme un levier essentiel.

L’accord d’entreprise est le principal instrument régulateur, permet aux employeurs de s’adapter aux besoins de leur secteur. Mais aussi aux variations saisonnières, et même aux particularités organisationnelles internes. Cette flexibilité favorise une approche plus pragmatique et centrée sur les besoins réels des entreprises et de leurs salariés.

En déléguant la prise de décision à l’échelle de l’entreprise, l’accord d’entreprise reflète également une démarche de dialogue social. Il offre un espace de négociation où les employeurs et les représentants des salariés peuvent discuter des modalités de fractionnement. En choisissant les mieux adaptées à leurs réalités respectives. Cela contribue à renforcer le lien de confiance entre les différentes parties, favorisant un environnement de travail sain et équilibré.

La période spécifique pendant laquelle la fraction continue d’au moins 12 jours ouvrables peut être attribuée constitue un aspect clé des accords d’entreprise. Cette période légale de prise peut être ajustée en fonction des cycles de production, des saisons, ou d’autres facteurs spécifiques à l’entreprise. De même, les règles de fractionnement au-delà de ces 12 jours peuvent être adaptées pour mieux répondre aux besoins individuels des salariés et aux exigences opérationnelles de l’entreprise.

Cependant, il est essentiel de noter que cette flexibilité n’est pas sans limites. Les règles de durée maximale des congés payés, la nécessité d’une fraction d’au moins 12 jours ouvrables, et d’autres dispositions garantissent un cadre minimum qui ne peut être contourné par un accord. Ceci préserve les droits fondamentaux des salariés tout en permettant aux entreprises de bénéficier d’une certaine souplesse.

En parallèle, les entreprises doivent rester attentives aux règles légales en l’absence d’accord collectif. Si aucun accord sur le fractionnement des congés payés n’a été conclu, les salariés peuvent toujours bénéficier de jours de fractionnement sous certaines conditions. L’acquisition d’au moins 15 jours ouvrables de congés payés, la prise de 12 jours continus entre mai et octobre, et la pose d’au moins 3 jours ouvrables en dehors de cette période sont autant de critères à respecter pour être éligible à ces jours de fractionnement.

Cette démarche légale, en l’absence d’un accord collectif, montre la volonté du législateur d’assurer un ensemble minimal de droits pour les salariés, même en l’absence de négociations spécifiques au sein de l’entreprise.

Ce faisant, il favorise une approche pragmatique et adaptative, tout en maintenant un cadre législatif garantissant les droits fondamentaux des travailleurs.

Le fractionnement des congés payés est un domaine complexe, où les accords d’entreprise jouent un rôle prépondérant. La possibilité de personnaliser ces accords en fonction des besoins spécifiques de l’entreprise permet d’atteindre un équilibre les salariés et les employeurs. Les règles légales, en l’absence d’accord collectif, viennent alors encadrer ces pratiques afin de garantir un traitement équitable pour l’ensemble des parties prenantes.

  

Source : editions-tissot.fr/actualite/droit-du-travail

 

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